NuclearPlatypus

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Cher Président Biden et Chère Vice-présidente Harris,

Nous sommes 99 médecins, chirurgiens, infirmiers praticiens, infirmiers et sages-femmes américains qui ont fait du bénévolat dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Au total, nous avons passé 254 semaines à faire du bénévolat dans les hôpitaux et cliniques de Gaza. Nous avons travaillé avec diverses organisations non gouvernementales et l'Organisation mondiale de la Santé dans des hôpitaux et cliniques à travers la bande de Gaza. En plus de notre expertise médicale et chirurgicale, beaucoup d'entre nous ont une formation en santé publique, ainsi qu'une expérience de travail dans des zones humanitaires et de conflit, y compris en Ukraine pendant la brutale invasion russe. Certains d'entre nous sont des vétérans et des réservistes. Nous sommes un groupe multireligieux et multiethnique. Aucun d'entre nous ne soutient les horreurs commises le 7 octobre par des groupes armés palestiniens et des individus en Israël.

La Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé stipule : "La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des individus et des États." C'est dans cet esprit que nous vous écrivons cette lettre ouverte.

Nous sommes parmi les seuls observateurs neutres autorisés à entrer dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Étant donné notre large expertise et notre expérience directe de travail à travers Gaza, nous sommes particulièrement bien placés pour commenter plusieurs questions importantes pour notre gouvernement alors qu'il décide s'il faut continuer à soutenir l'attaque et le siège d'Israël sur la bande de Gaza. Plus précisément, nous pensons être bien placés pour commenter l'énorme bilan humain de l'attaque d'Israël sur Gaza, en particulier le tribut qu'elle a prélevé sur les femmes et les enfants.

Cette lettre rassemble et résume nos propres expériences et observations directes à Gaza. La lettre est accompagnée d'une annexe détaillée résumant les informations publiquement disponibles provenant des médias, des sources humanitaires et académiques sur les aspects clés de l'invasion israélienne de Gaza. Cette lettre et l'annexe sont disponibles électroniquement sur GazaHealthcareLetters.org. Ce site Web héberge également des lettres de travailleurs de la santé canadiens et britanniques à leurs gouvernements respectifs, faisant de nombreuses observations similaires à celles contenues ici.

Cette lettre et l'annexe montrent des preuves probantes que le bilan humain à Gaza depuis octobre est bien plus élevé que ce qui est compris aux États-Unis.

Il est probable que le bilan des morts de ce conflit soit déjà supérieur à 118 908, soit un stupéfiant 5,4 % de la population de Gaza.

Notre gouvernement doit agir immédiatement pour empêcher une catastrophe encore pire que celle qui s'est déjà abattue sur le peuple de Gaza et d'Israël.

Un cessez-le-feu doit être imposé aux parties belligérantes en retenant le soutien militaire à Israël et en soutenant un embargo international sur les armes pour Israël et tous les groupes armés palestiniens.

Nous pensons que notre gouvernement est obligé de le faire, à la fois en vertu de la loi américaine et du droit international humanitaire. Nous pensons également que c'est la bonne chose à faire.

Je n'ai jamais vu de blessures aussi horribles, à une si grande échelle, avec si peu de ressources. Nos bombes fauchent des femmes et des enfants par milliers. Leurs corps mutilés sont un monument à la cruauté. Dr Feroze Sidhwa, chirurgien traumatologue et de soins intensifs, chirurgien général des Affaires des anciens combattants

À quelques exceptions marginales près, tout le monde à Gaza est malade, blessé, ou les deux. Cela inclut chaque travailleur humanitaire national, chaque bénévole international, et probablement chaque otage israélien : chaque homme, femme et enfant.

En travaillant à Gaza, nous avons constaté une malnutrition généralisée chez nos patients et nos collègues palestiniens du secteur de la santé. Chacun d'entre nous a perdu rapidement du poids à Gaza malgré un accès privilégié à la nourriture et le fait d'avoir apporté nos propres aliments supplémentaires riches en nutriments. Nous avons des preuves photographiques de malnutrition mettant la vie en danger chez nos patients, en particulier les enfants, que nous sommes impatients de partager avec vous.

Pratiquement chaque enfant de moins de cinq ans que nous avons rencontré, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'hôpital, avait à la fois une toux et une diarrhée aqueuse. Nous avons trouvé des cas de jaunisse (indiquant une infection par l'hépatite A dans de telles conditions) dans presque toutes les salles des hôpitaux où nous avons servi, et chez beaucoup de nos collègues de santé à Gaza. Un pourcentage étonnamment élevé de nos incisions chirurgicales s'est infecté en raison de la combinaison de la malnutrition, des conditions opératoires impossibles, du manque de fournitures sanitaires de base comme le savon, et du manque de fournitures chirurgicales et de médicaments, y compris les antibiotiques.

La malnutrition a conduit à des avortements spontanés généralisés, des nouveau-nés en sous-poids, et une incapacité des nouvelles mères à allaiter. Cela a laissé leurs nouveau-nés à haut risque de décès étant donné le manque d'accès à l'eau potable partout à Gaza. Beaucoup de ces nourrissons sont morts.

À Gaza, nous avons vu des mères mal nourries nourrir leurs nouveau-nés en sous-poids avec du lait maternisé préparé avec de l'eau empoisonnée. Nous ne pourrons jamais oublier que le monde a abandonné ces femmes et ces bébés innocents.

Chaque jour, je voyais des bébés mourir. Ils étaient nés en bonne santé. Leurs mères étaient tellement mal nourries qu'elles ne pouvaient pas allaiter, et nous manquions de lait maternisé ou d'eau propre pour les nourrir, alors ils mouraient de faim. Asma Taha, infirmière praticienne en pédiatrie

Nous vous exhortons à réaliser que des épidémies font rage à Gaza.

Le déplacement continu et répété par Israël de la population mal nourrie et malade de Gaza, dont la moitié sont des enfants, vers des zones sans eau courante ni même de toilettes disponibles est absolument choquant.

Il était et reste garanti d'entraîner des décès généralisés dus aux maladies diarrhéiques virales et bactériennes et aux pneumonies, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. En effet, même le redoutable virus de la polio est réapparu à Gaza en raison d'une combinaison de destruction systématique des infrastructures sanitaires, de malnutrition généralisée affaiblissant les systèmes immunitaires, et de jeunes enfants ayant manqué les vaccinations de routine pendant près d'une année entière.

Nous craignons que des milliers de personnes inconnues soient déjà mortes de la combinaison mortelle de malnutrition et de maladie, et que des dizaines de milliers d'autres meurent dans les mois à venir, surtout avec l'arrivée des pluies hivernales à Gaza.

La plupart d'entre eux seront de jeunes enfants.

Gaza a été la première fois où j'ai tenu le cerveau d'un bébé dans ma main. Le premier de beaucoup. Dr Mark Perlmutter, chirurgien orthopédique et de la main

Les enfants sont universellement considérés comme des innocents dans les conflits armés. Cependant, chaque signataire de cette lettre a vu des enfants à Gaza qui ont subi des violences qui devaient avoir été délibérément dirigées contre eux.

Plus précisément, chacun d'entre nous qui a travaillé dans un service d'urgence, de soins intensifs ou de chirurgie a traité des enfants de moins de 12 ans qui ont été abattus à la tête ou à la poitrine régulièrement ou même quotidiennement. Il est impossible qu'une telle fusillade généralisée de jeunes enfants à travers Gaza, soutenue sur une année entière, soit accidentelle ou inconnue des plus hautes autorités civiles et militaires israéliennes.

Président Biden et Vice-présidente Harris, nous souhaitons que vous puissiez voir les cauchemars qui hantent tant d'entre nous depuis notre retour : des rêves d'enfants mutilés et mutilés par nos armes, et leurs mères inconsolables nous suppliant de les sauver. Nous souhaitons que vous puissiez entendre les cris et les hurlements que nos consciences ne nous laissent pas oublier. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi vous continuez à armer le pays qui tue délibérément ces enfants en masse.

J'ai vu tant de mortinaissances et de décès maternels qui auraient pu être facilement évités si les hôpitaux avaient fonctionné normalement. Dr Thalia Pachiyannakis, obstétricienne et gynécologue

Les femmes enceintes et allaitantes que nous avons traitées étaient particulièrement mal nourries.

Ceux d'entre nous qui ont travaillé avec des femmes enceintes ont régulièrement vu des mortinaissances et des décès maternels qui étaient facilement évitables dans n'importe quel système de santé d'un pays en développement.

Le taux d'infection des incisions de césarienne était étonnant.

Les femmes ont subi des accouchements par voie vaginale et même des césariennes sans anesthésie et n'ont reçu que du Tylenol par la suite car aucun autre médicament contre la douleur n'était disponible.

Nous avons tous observé des services d'urgence débordés par des patients cherchant un traitement pour des maladies chroniques telles que l'insuffisance rénale, l'hypertension et le diabète. Mis à part les patients traumatisés, la plupart des lits de soins intensifs étaient occupés par des patients atteints de diabète de type 1 qui n'avaient plus accès à l'insuline. Le manque de disponibilité des médicaments, la perte généralisée d'électricité et de réfrigération, et l'accès irrégulier à la nourriture ont rendu la gestion de cette maladie impossible.

Israël a détruit plus de la moitié des ressources de santé de Gaza et a tué près d'un millier de travailleurs de la santé palestiniens, soit plus d'un sur vingt travailleurs de la santé à Gaza. En même temps, les besoins en soins de santé ont massivement augmenté en raison de la combinaison mortelle de violence militaire, de malnutrition, de maladie et de déplacement.

Les hôpitaux où nous travaillions étaient privés de fournitures de base, du matériel chirurgical au savon. Ils étaient régulièrement coupés d'électricité et d'accès à Internet, privés d'eau propre, et fonctionnaient à quatre à sept fois leur capacité en lits. Chaque hôpital était débordé au-delà du point de rupture par les personnes déplacées cherchant la sécurité, par le flux constant de patients malades et mal nourris cherchant des soins, et par l'énorme afflux de patients gravement blessés qui arrivaient généralement lors d'événements à victimes massives.

Ces observations et le matériel public détaillé dans l'annexe nous amènent à croire que le bilan des morts de ce conflit est bien plus élevé que ce qui est rapporté par le ministère de la Santé de Gaza. Nous pensons également que ce sont des preuves probantes de violations généralisées des lois américaines régissant l'utilisation des armes américaines à l'étranger, et du droit international humanitaire. Nous ne pouvons pas oublier les scènes de cruauté insupportable dirigées contre les femmes et les enfants auxquelles notre gouvernement participe directement.

Lorsque nous avons rencontré nos collègues de santé à Gaza, il était clair qu'ils étaient mal nourris, et à la fois physiquement et mentalement dévastés.

Nous avons rapidement appris que nos collègues palestiniens de la santé étaient parmi les personnes les plus traumatisées de Gaza, et peut-être du monde entier.

Comme pratiquement toutes les personnes à Gaza, ils avaient perdu des membres de leur famille et leurs maisons. La plupart vivaient dans et autour de leurs hôpitaux avec leur famille survivante dans des conditions inimaginables. Bien qu'ils continuaient à travailler selon un horaire épuisant, ils n'avaient pas été payés depuis le 7 octobre.

Tous étaient conscients que leur travail en tant que prestataires de soins de santé les avait marqués comme cibles pour Israël. Cela se moque du statut protégé accordé aux hôpitaux et aux prestataires de soins de santé en vertu des dispositions les plus anciennes et les plus largement acceptées du droit international humanitaire.

Nous avons rencontré du personnel de santé à Gaza qui travaillait dans des hôpitaux qui avaient été attaqués et détruits par Israël. Beaucoup de ces collègues ont été emmenés par Israël lors des attaques.

Ils nous ont tous raconté une version légèrement différente de la même histoire : en captivité, ils étaient à peine nourris, continuellement maltraités physiquement et psychologiquement, et finalement abandonnés nus sur le bord d'une route. Beaucoup nous ont dit qu'ils avaient été soumis à des exécutions simulées et à d'autres formes de mauvais traitements et de torture. Bien trop de nos collègues de santé nous ont dit qu'ils attendaient simplement de mourir.

Les 99 signataires de cette lettre ont passé un total de 254 semaines dans les plus grands hôpitaux et cliniques de Gaza. Nous souhaitons être absolument clairs : pas une seule fois l'un d'entre nous n'a vu un quelconque type d'activité militante palestinienne dans l'un des hôpitaux ou autres établissements de santé de Gaza.

Nous vous exhortons à voir qu'Israël a systématiquement et délibérément dévasté l'ensemble du système de santé de Gaza, et qu'Israël a ciblé nos collègues à Gaza pour la torture, la disparition et le meurtre.

Président Biden et Vice-présidente Harris, toute solution à ce problème doit commencer par un cessez-le-feu immédiat et permanent.

Nous apprécions que vous travailliez sur un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, mais vous avez négligé un fait évident : les États-Unis peuvent imposer un cessez-le-feu aux parties belligérantes en arrêtant simplement les livraisons d'armes à Israël, et en annonçant que nous participerons à un embargo international sur les armes à la fois pour Israël et tous les groupes armés palestiniens. Nous soulignons ce que beaucoup d'autres vous ont répété à maintes reprises au cours de l'année écoulée : la loi américaine est parfaitement claire sur ce point, continuer à armer Israël est illégal.

Président Biden et Vice-présidente Harris, nous vous exhortons à retenir immédiatement le soutien militaire, économique et diplomatique à l'État d'Israël et à participer à un embargo international sur les armes d'Israël et de tous les groupes armés palestiniens jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu permanent soit établi à Gaza, y compris la libération de tous les otages israéliens et palestiniens, et jusqu'à ce qu'une résolution permanente du conflit israélo-palestinien soit négociée entre les deux parties. Vice-présidente Harris, en tant que probable prochaine présidente des États-Unis, nous vous exhortons à annoncer publiquement votre soutien à une telle politique, et à déclarer publiquement que vous êtes tenue de faire respecter les lois des États-Unis même lorsque cela est politiquement inopportun.

Président Biden et Vice-présidente Harris, nous sommes 99 médecins et infirmiers américains qui ont été témoins de crimes au-delà de la compréhension. Des crimes que nous ne pouvons pas croire que vous souhaitez continuer à soutenir. S'il vous plaît, rencontrez-nous pour discuter de ce que nous avons vu, et pourquoi nous pensons que la politique américaine au Moyen-Orient doit changer immédiatement.

En attendant, nous réitérons ce que nous avons écrit dans notre lettre du 25 juillet 2024 :

Le passage de Rafah entre Gaza et l'Égypte doit être immédiatement rouvert, et doit permettre une livraison d'aide sans entrave par des organisations humanitaires internationales reconnues. Le contrôle de sécurité des livraisons d'aide doit être effectué par un régime d'inspection international indépendant au lieu des forces israéliennes. Ces contrôles doivent être basés sur une liste claire, non ambiguë et publiée d'articles interdits, et avec un mécanisme international indépendant clair pour contester les articles interdits, comme vérifié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé.

Une allocation minimale d'eau de 15L d'eau potable par personne et par jour, le minimum du Manuel Sphère dans une urgence humanitaire, doit être allouée à la population de Gaza, comme vérifié par ONU-Eau.

L'accès complet et sans restriction des professionnels médicaux et chirurgicaux et de l'équipement médical et chirurgical à la bande de Gaza doit être repris. Cela doit inclure les articles emportés dans les bagages personnels des professionnels de santé pour garantir leur stockage approprié, leur stérilité et leur livraison en temps voulu, comme vérifié par l'Organisation mondiale de la Santé.

Incroyablement, Israël continue de bloquer les travailleurs de la santé d'origine palestinienne de travailler à Gaza, même les citoyens américains. Cela se moque de l'idéal américain selon lequel "tous les hommes sont créés égaux" et dégrade à la fois nos idéaux nationaux et notre profession. Notre travail sauve des vies. Nos collègues palestiniens de la santé à Gaza ont désespérément besoin de secours et de protection, et ils méritent les deux.

Nous ne sommes pas des politiciens. Nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses. Nous sommes simplement des professionnels de la santé qui ne peuvent pas rester silencieux sur ce que nous avons vu à Gaza.

Chaque jour où nous continuons à fournir des armes et des munitions à Israël est un autre jour où des femmes sont déchiquetées par nos bombes et des enfants sont assassinés avec nos balles.

Président Biden et Vice-présidente Harris, nous vous exhortons : mettez fin à cette folie maintenant !

[–] [email protected] 3 points 7 months ago* (last edited 7 months ago)

On le retrouve dans la devise du régime : « Dieu, Patrie et Famille »

L'innovation et l'originalité toujours de mise dans ce courant de pensée

La rhétorique du nouveau régime, qui assume d’emblée la dimension antiparlementaire propre aux régimes dictatoriaux et fascistes de son époque, se fonde sur l’idée de « régénération » de la patrie

À ne pas confondre avec le genre de discours ci-dessous, même si les nuances sont discrètes, on reste typiquement sur du centre-droit libéral et modéré :

"Le 21e siècle est le siècle de la régénération. Et cette régénération vous ordonne de renouer avec l’esprit de la Révolution française. Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat."

[–] [email protected] 1 points 7 months ago* (last edited 7 months ago)

Oui le titre est bof mais c'est surtout que sur chaque article de presse qui mentionne cette étude ne donne même pas le lien vers le site du défenseur des droits. Suivant le média les tournures de phrase changent et certains chiffres sont choisis plutôt que d'autres. Il faut télécharger le pdf pour avoir l'enquête complète, et qui est très claire, je n'ai pas (encore) vu d'articles avec un minimum d'effort sur cette étude...

"L'utilisation de plus de force [...] devrait être tolérée" peut aussi être interprété comme un appel à changer les règles pour qu'elles autorisent plus de force, il n'y aurait pas de notion de transgression dans ce cas.

Bah ça signifie juste rendre légal ce qui est illégal aujourd'hui.

Sinon la méthodologie utilisée pour cette question et ce graphique :

L’usage de la force et sa légitimité aux yeux des policiers et gendarmes sont abordés à travers trois questions : l’usage de la force en rapport aux textes de droit susceptibles de l’encadrer(13), les finalités poursuivies(14), et enfin, le sentiment de gravité relatif à une mise en situation(15).

Dans plus de neuf cas sur dix, l’usage de la force pour obtenir des aveux est réprouvé. Le fait de donner un coup non justifié à un suspect est largement considéré comme très grave ou grave (80,5 %).

L’utilisation de plus de force que ce qui est prévu dans les textes suscite plus de contrastes : 59,8 % des répondants y sont favorables, contre 37,6 %. Dans chacun des cas, les policiers se montrent plus enclins à considérer que l’usage de la force est légitime (graphique 7).

Si les questions relatives à l’usage de la force interrogent implicitement le rapport au droit(notamment quant aux pratiques illégales pour atteindre certaines finalités, par exemple des aveux), cette question a été abordée de façon plus explicite en interrogeant d’abord l’éventuelle contradiction entre le respect du règlement et l’efficacité et en questionnant les réactions quant à des fautes graves commises par un collègue.

Dans 85,1 % des cas, si un collègue commet des fautes graves, la réponse privilégiée est d’appliquer le règlement. Cependant, une majorité des répondants (54,8 %) considère qu’il existe souvent une contradiction entre efficacité et respect du règlement, et que mener à bien la mission est prioritaire (51,8 % contre 45,2 % respecter le règlement). Ces résultats font apparaître une logique pragmatique (accomplir la mission), et ce, en se détachant potentiellement des règles censées encadrer le travail, confirmant ici encore des résultats classiques de la sociologie consacrée aux cultures professionnelles. Sur ces différentes questions, et notamment celles qui renvoient au dilemme, « respect du règlement » versus « conduite de la mission », les écarts entre policiers et gendarmes sont manifestes : 50,9 % des gendarmes privilégient le respect scrupuleux du règlement contre 35,4 % des policiers.


(13) « Dans certains cas, l’utilisation de plus de force que ce qui est prévu par les règles devrait être tolérée ? ».

(14) « Pensez-vous que l’emploi de la force est justifié pour obtenir des aveux ? » Oui, tout à fait ; Oui plutôt ; Non plutôt pas ; Non pas du tout.

(15) « En intervenant avec un collègue masculin pour une bagarre dans un bar, une jeune policière reçoit un coup de poing dans la figure par l’un des protagonistes. L’homme est arrêté, menotté et emmené en cellule. Sur le chemin, il reçoit un coup fort dans le bas du dos de la part du partenaire masculin qui lui dit, « ça fait mal, hein ? ». Pensez-vous que c’est grave ? Échelle de 1 à 5.

[–] [email protected] 5 points 7 months ago (2 children)

Ils font référence à ce graphique dans l'étude :

[–] [email protected] 3 points 7 months ago* (last edited 7 months ago)

Je te conseille quand même de l'écouter en entier. C'est vraiment flippant. Ils sont tous dans le délire suprémaciste et accélérationiste de l'avènement d'une guerre civile qui pourra mener à une guerre raciale. Ils font des liens entre le rap, les noirs à grosse bite qui volent les femmes aux blancs et l'immigration voulue par les juifs... Ils parlent aussi de leurs achats de fusils d'assaut, grenades et diverses armes qu'ils gardent pour leur usage personnel...

Ça part sur une frustration d'incel envers les femmes pour finir sur un fantasme de guerre suprémaciste et antisémite. Et c'est le policier qui a révélé ça qui a été muté...

[–] [email protected] 3 points 7 months ago (1 children)

Un groupe de discussion avec plusieurs personnes. C'est un synonyme de "groupe" (ce terme vient de Telegram, où on distingue les channels/boucles et les groupes)

[–] [email protected] 2 points 7 months ago

Je réponds quand même haha : Parce que ça échappe au contrôle de la hiérarchie et partiellement aux syndicats en gros. J'ai posté l'article entier en commentaire.

[–] [email protected] 2 points 7 months ago* (last edited 7 months ago)

Les groupes sur messageries cryptées ne révèlent pas seulement des dérives, ils peuvent aussi mener à la constitution de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés.


« J’ai horreur des noirs qui plus es des gay alors les deux mélangé quelle horreur. »

Pour ce message, et 6 000 autres du même acabit postés par ses collègues et lui dans un groupe de discussion ouvert sur la messagerie cryptée WhatsApp (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/05/propos-racistes-dans-un-groupe-whatsapp-cinq-policiers-de-rouen-condamnes-a-des-amendes_6101100_3224.html) en 2019, un policier rouennais a été révoqué de la police de manière définitive après une décision rendue par le Conseil d’Etat, le 28 décembre 2023 (https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2023-12-28/474289).

Passé presque inaperçu, cet épisode judiciaire illustre une tendance jugée « préoccupante » par la hiérarchie policière : la prolifération des boucles de messageries cryptées, des groupes de discussion informels par messages instantanés sur des téléphones mobiles. Non seulement les commentaires racistes, sexistes ou violents y pullulent parfois, mais ils aboutissent à la création de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés. « Dans une institution comme la police, encore très verticale, cette recherche d’horizontalité dans les rapports entre fonctionnaires est de plus en plus fréquente, en particulier chez les jeunes recrues, qui sont nées avec les outils numériques », analyse Sonia Fibleuil, porte-parole de la police. La hiérarchie assure conserver un œil attentif sur le problème, sans toutefois disposer d’outils de détection efficaces : comment contrôler des boucles aussi rapidement désactivées qu’elles ont été créées, grâce à des applications gratuites disponibles en libre accès et d’un usage très intuitif ?

##Obligations déontologiques

L’une des solutions proposées par la Place Beauvau : promouvoir Tchap, la messagerie instantanée des agents de la fonction publique, et multiplier les opérations de sensibilisation dans les écoles de police, avec des rappels appuyés sur les obligations déontologiques et les risques administratifs, voire judiciaires, d’un mauvais usage des boucles. Impossible toutefois de connaître le nombre de cas problématiques avec précision puisqu’ils ne font pas l’objet d’une individualisation dans les statistiques de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

« Une chose est certaine, en cas de manquements graves et avérés, la direction générale de la police nationale pèse très fort en faveur de la révocation », affirme une source au sein de la police des polices. En mars 2022, six policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit de Nancy (https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/24/proces-en-appel-de-la-bac-de-nancy-jusqu-a-2-ans-de-prison-avec-sursis-requis_6166752_3224.html) avaient ainsi été révoqués bien avant leur condamnation, en juin 2023, à des peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme et 70 000 euros d’amende pour avoir harcelé et injurié certains de leurs collègues dans un groupe WhatsApp.

Les organisations syndicales, traditionnelles interlocutrices entre la base policière et les plus hautes autorités, se sentent parfois dépassées, quand elles ne sont pas purement et simplement exclues de ces boucles. « Les appels des syndicats c’est pas qu’on s’en fou mais quand même un peu parce qu’ils n’y sont pour rien dans tout ça », proclamait ainsi le groupe de discussion ouvert par quelques administrateurs, tous issus des rangs de la police marseillaise, après l’incarcération d’un fonctionnaire suspecté d’avoir grièvement blessé Hedi R., un jeune homme de 22 ans, le 2 juillet 2023, lors des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel M.

Ce groupe, ouvert peu après l’annonce de l’incarcération du policier, avait en quelques heures rassemblé plus de 3 500 membres à travers la France. Tout en tolérant la présence de délégués syndicaux, ses administrateurs avaient cependant adressé de fermes consignes de silence aux représentants des organisations professionnelles. « Ils sont parfois assez critiques de notre action, mais à un moment où un autre, ils viennent nous voir parce qu’ils ne peuvent pas faire sans nous », tempère Denis Jacob, secrétaire général d’Alternative Police-CFDT. L’administration renvoie le plus souvent ces groupes informels vers les organisations professionnelles élues, seules habilitées à entretenir un dialogue social avec les pouvoirs publics et à faire valoir d’éventuelles revendications. « Mais parfois, observe encore M. Jacob, elle a pu jouer la carte de ces groupes pour tenter d’affaiblir les syndicats. »

En 2016 et 2017, plusieurs responsables syndicaux se sont étonnés de l’audience du mouvement informel des « Policiers en colère », qui avait court-circuité leurs organisations en obtenant l’oreille de la haute hiérarchie policière. Dans d’autres cas, les syndicats absorbent purement et simplement certains groupes dont l’existence ne dépassait pas le cadre de boucles WhatsApp ou de pages Facebook. En 2021, après quelques mois de présence sur Internet et quelques mobilisations d’ampleur, les « Nuiteux », les fonctionnaires opérant en service de nuit, ont été absorbés par Alliance. Pour les organisations professionnelles de policiers, si décriées qu’elles puissent être parfois, cette stratégie ne se résume pas à une entreprise de récupération. Intégrer des mouvements de protestation peut aussi se révéler un antidote aux dérives les plus graves observées au sein de groupes WhatsApp, sur les murs des pages Facebook, dans les boucles de messagerie Telegram.

##Fonctionnaires harcelés

Car les conséquences de ces dérapages sont parfois plus lourdes que celles de rodomontades virtuelles ou d’excès de langage, si graves et condamnables soient-ils. Dépressions, carrières avortées : les exemples de fonctionnaires harcelés dans la confidentialité – relative – des boucles WhatsApp se sont multipliés ces dernières années et illustrent un phénomène qui trouve aussi une traduction dans le monde réel. « Boule au ventre », « enfer », expliquait une policière, la première à intégrer une BAC en Lorraine, au cours de l’enquête sur les méfaits des « baqueux » nancéiens, avant de conclure : « Je n’ai pas été virée, on m’a largement poussée dehors. » A quoi il faut ajouter les risques liés à la dénonciation de faits devenus intolérables.

« Quand une victime parle, sa situation se dégrade de manière encore plus significative et de cela, les victimes ont pleinement conscience. Les auteurs et leurs complices, aussi », estime Me Karima Saïd, avocate spécialisée en droit social. L’un de ses clients, après un début de carrière prometteur, s’est trouvé en butte aux silences de son administration pour avoir dénoncé le harcèlement subi pendant de longs mois au sein d’un prestigieux service de police judiciaire de la Préfecture de police de Paris. Aux « blagues » à caractère sexuel postées par son supérieur sur la boucle WhatsApp de son groupe ont succédé les affiches placardées dans les couloirs, puis ce qu’il décrit comme des « violences verbales », un « comportement manipulateur », jusqu’à des caresses ou l’ordre de son supérieur de lui passer de la crème dans le dos.

Le jeune policier a saisi sa hiérarchie, expliqué sa situation par écrit, fait part de sa « détresse » face au comportement de l’officier. Une enquête interne est certes diligentée depuis mais, se borne à préciser la Préfecture de police, « elle suit son cours et les deux fonctionnaires concernés sont en arrêt de travail ». « Même une personne chargée d’une enquête interne, dont c’est pourtant la fonction, ne prendra pas le risque d’assurer à la victime que dénoncer de tels faits n’aura aucune répercussion sur sa carrière, ajoute Me Saïd. Dans la police, ce sentiment est très ancré : si quelqu’un parle, il y aura forcément des répercussions définitives sur sa carrière. Même si c’est illégal. Même s’il s’agit d’atteintes graves à des droits fondamentaux. » Le jeune policier, bien noté, remarqué pour ses aptitudes et jusque-là très apprécié de ses supérieurs, souhaitait suivre une formation d’officier de police judiciaire (PJ). L’administration lui a proposé un poste de garde-barrière au siège de la PJ parisienne.

[–] [email protected] 3 points 8 months ago (3 children)

Plus d'infos sur la surveillance généralisée dans les TPO, qui a été qualifié de "apartheid automatisé" dans un rapport de Amnesty. Surtout en Cisjordanie et Jérusalem-Est. C'est à peu près semblable à la situation au Xinjiang pour les ouïghours et minorités musulmanes :

https://www.la-croix.com/Monde/A-Hebron-Jerusalem-Amnesty-International-denonce-apartheid-automatise-2023-05-02-1201265757

[–] [email protected] 7 points 8 months ago* (last edited 8 months ago)

C'est un billet d'opinion ! Mais c'est clair qu'on ne verrait pas cela dans Le Monde par exemple. Enfin pas de manière aussi cash

[–] [email protected] 2 points 8 months ago

Au moins 3 traceurs GPS ont été utilisés dans l’enquête. Une personne arrêtée a retrouvé sur sa voiture, après les GAV, un traceur non mentionné pour le moment dans le dossier. A priori, ces traceurs sont fabriqués par la société track-cars (connue pour vendre de tels dispositifs aux services de police français).

Après avoir demandé une interception ou une écoute, l’analyse du trafic internet a pu indiquer l’utilisation prépondérante de Signal comme moyen de communication. La juge d’instruction a demandé dans certains cas l’installation d’un logiciel espion sur des téléphones. La demande d’installation est à priori encore très rare et peu de traces de techniques similaires sont présentes dans la presse.

Pendant les arrestations, les policier.es ont insisté pour que les personnes arrêtées portent des masques chirurgicaux pendant le transport, pour leur propre bien. Ces masques ont ensuite été mis sous scellés puis transmis aux services de police scientifique. De plus, pendant les perquisitions, des brosses à dents, des brosses à cheveux ou sous-vêtements ont été mis sous scellés. Les sous-vêtements portés par une personne ayant refusé de porter un masque pendant son transport ont étés saisis au cours de la GAV.

A la fin de sa garde-à-vue, les services de polices ont proposé à une personne de devenir indic contre rémunération. La personne a évidemment refusé et n’a pas pu savoir quelle somme d’argent ni quels étaient les objectifs de surveillance [9].

[–] [email protected] 3 points 8 months ago

À votre service ! Moi je relaie :p

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